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ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES

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    ENSCMien-ne à la une : Renaud VENCATASSIN (1994)

    Publié par Brigitte RUFFIN le 07 oct. 2023 à 14h12

    En 2010, je vous faisais part dans le journal des anciens de l’ENSCM de mon parcours. D’abord jeune ingénieur j’ai fait de la qualification-validation de procédés pharmaceutiques pendant 2 ans chez ASSYSTEM, puis je suis rentré chez MLPC International, filiale d’ARKEMA basée à Rion-des-Landes, où pendant 5 ans j’ai exercé des fonctions marketing et commerciale pour une gamme de produits issus de la chimie du disulfure de carbone. J’ai ensuite terminé ma vie de salarié chez SUEZ IWS à Givors durant 2 ans en tant que responsable des services de gestions des déchets sur sites clients, en région lyonnaise. Grace à un ami de promotion, j’ai pu rencontrer un chef d’entreprise qui en raison de son départ à la retraite m’a cédé son entreprise, Maintenance Service Environnement, en 2005. L’entreprise comptait à l’époque 5 salariés, plus le dirigeant, pour un chiffre d’affaires de 700 k€. La principale activité de l’entreprise consistait à faire de la collecte de déchets dangereux avec des camions spécifiques et quelques opérations de conditionnement de déchets dangereux complexes dans la région Rhône Alpes.

    Cette envie d’entreprendre, je l’entretenais depuis l’ENSCM. La reprise a été une solution de facilité qui m’a bien fait économiser quelques années dans le développement, les références étant primordiales pour établir la confiance de nos clients.

    Mes débuts d’entrepreneur ont été assez difficiles avec un client représentant 60 % de mon chiffre d’affaires et surtout une crise qui est apparue 3 ans après la reprise. Trésorerie restreinte = nuit blanche, c’est le lot de tous les entrepreneurs.

    En 2015, j’ai changé le nom de l’entreprise en CURIUM en raison de son internationalisation et de la cession de l’activité de transport à VEOLIA qui était mon principal client pour cette activité.

    Aujourd’hui, CURIUM réalise des études et travaux pour la gestion des risques chimiques et radiologiques.

    Les études portent sur :

    • l’identification de contamination et la caractérisation physico chimiques de produits
    • le développement de procédés pour le traitement de déchets dangereux ;
    • les études de dangers, d’impact et les modélisations de dispersion ;
    • l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour gérer des risques chimiques, radiologiques ou biologiques.

    Les travaux portent sur :

    • la décontamination, la dépollution, l’assainissement et le démantèlement ;
    • Le prétraitement et reconditionnement de déchets dangereux complexes ;
    • les interventions d’urgence 24/7 pour des produits complexes.

    Pour donner des exemples de réalisation : décontamination de l’institut du radium fondé par Marie Curie à Arcueil, gestion des risques des sites industriels orphelins pour l’ADEME, destruction d’armes chimiques pour l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), l’OTAN ou encore l’armée italienne, ingénierie de reconditionnements et évacuation de déchets dangereux stockés dans une mine à 500 m de profondeur pour les Mines de Potasse d’Alsace, décontamination et démantèlement d’une installation de production d’oxyde de titane, destruction d’un stock de BF3/HF/xylène, destruction de stock de chlore contenu dans des conditionnements corrodés ne disposant pas de vannes, vidange et neutralisation de groupe froid à l’ammoniac, décontamination d’installation de production pharmaceutique avant cession ou après accident pour des grandes entreprises du secteur, etc.

    CURIUM, c’est aujourd’hui 8,5 M€ de chiffre d’affaires avec 52 salariés intervenant dans 21 pays différents (Europe, Afrique et Chine). Les salariés sont répartis entre le siège social en région lyonnaise, un bureau en région parisienne et une filiale en Chine implantée à Shanghai.

     

    Pour réaliser cette croissance, il m’a fallu abandonner à mes concurrents les marchés ne nécessitant que peu de compétences techniques pour aller sur des marchés de niche impliquant des niveaux de compétences bien plus élevées et maintenir un avantage compétitif tant au niveau des moyens que de l’étendue des services proposés. L’élément déclencheur qui m’a lancé dans la diversification des activités de services (diversification des offres techniques, des secteurs d’activité de mes clients et enfin géographique) a été un incendie généré par une erreur de tri d’un de mes clients, cet incendie a détruit 5 des camions de l’entreprise. C’est d’ailleurs à partir de 2015, que la croissance de l’entreprise s’est très sensiblement accélérée.

    CURIUM aujourd’hui propose des services qui apportent de réelles solutions d’économie circulaire avec une réutilisation des équipements tel quel (ce qui est bien plus écologiquement performant que de se contenter de recycler des matières ou pire de réaliser de l’incinération et ne récupérer que de l’énergie thermique in fine). Les études proposées aux clients de CURIUM ont pour résultat de réduire significativement les risques et leurs coûts de prise en charge, permettant souvent de libérer du foncier réduisant l’artificialisation des sols.

    CURIUM dispose d’une plateforme modulable pour les essais pilotes et d’un laboratoire d’analyses (chimiques et radiologiques) autorisé par l’Autorité de Sureté Nucléaire à recevoir des radioéléments naturels et artificiels. Des laboratoires temporaires sont aussi mis en place sur le site de nos clients lorsque les échantillons ne sont pas transportables. ICP-MS, GC-MS, MP-AES, FTIR, FX, DSC-ATG pour la chimie, spectrogamma germanium, scintillation liquide-barboteur-pyrolyseur pour la radioactivité sont entre autre au programme.

    CURIUM a un service de recherche et développement très actif. Par exempleun soutien du Plan de Relance a été obtenu pour un programme de développement pour la décontamination et le recyclage des plombs issus de l’industrie du nucléaire. CURIUM participe également à des programmes de développement de réacteurs nucléaires (Small ModularReactor) de 4e génération dont le plomb est le fluide caloporteur ou encore CURIUM participe au développement des techniques de captage et stockage du tritium notamment pour un potentiel usage par les réacteurs de fusion.

    Par ailleurs CURIUM est engagée dans une démarche RSE portant sur le bien-être de ses salariés, sur l’engagement dans la vie économique et sociale locale.

    Une bonne partie des services développés chez CURIUM, j’ai pu le faire grâce à ma formation de chimiste à l’ENSCM et en classes préparatoires. L’approche globale apprise me permet de mieux comprendre les besoins de mes clients et de leur proposer des solutions présentant le meilleur compromis technique/sécurité/réglementation/environnement/coût.

    Des connaissances en génie des procédés, thermodynamique, chimie analytique, chimie minérale et organique me sont nécessaires quotidiennement. Pour les aspects scientifiques, une lacune de ma formation est sans doute le domaine de la radioactivité que j’ai du acquérir par la suite notamment en embauchant des spécialistes.

     

    Les principaux challenges que je rencontre aujourd’hui en tant que chef d’entreprise :

    Les ressources humaines : il y a un certain désamour de plusieurs générations pour les sciences et  l’industrie, en particulier pour le nucléaire. Quand nous ajoutons le fait que notre métier implique de travailler sur des déchets en milieux parfois hostiles avec des déplacements partout dans le monde, nous rencontrons des difficultés à recruter. Pourtant notre métier a beaucoup de sens dans la transition de l’environnement que nous connaissons. Les équipes de CURIUM sont particulièrement investies pour résoudre des problèmes concrets présentant de graves impacts pour l’environnement et la santé, partout dans le monde.

    L’internationalisation : même si au sein de CURIUM 10 nationalités travaillent ensemble avec autant de langues parlées, la difficulté reste de se faire connaître au-delà de nos frontières dans des contextes géopolitiques très mouvants. Si CURIUM est parvenu à réaliser 35 % de son Chiffre d’Affaires à l’export avant la crise COVID, l’année 2021 a été totalement sinistrée avec un CA qui est tombé à 0 %. Même si le retour d’expériences nous permet de repartir plus vite.

    La crise qui s’annonce génère un nombre non négligeable de retards dans le démarrage des projets voire d’ajournement, aussi il est complexe d’ajuster ses moyens humains et matériels à son développement.

     

    Dans tous les cas, cette vie de chef d’entreprise reste particulièrement riche avec tous les jours des nouveaux problèmes à résoudre.

     

    Renaud VENCATASSIN (promo 1994)

    Président de CURIUM