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ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES

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    ENSCMien-ne à la une : Philippe FEINSILBER (1990)

    Publié par Brigitte RUFFIN le 14 mai 2025 à 18h21

    Question : Quel souvenir gardez-vous de votre passage à l’ENSCM ?

    Réponse : J’ai commencé fort : redoublement dès la première année. Mes notes étaient moyennes (soyons modeste), mais j’avais aussi lancé un journal étudiant un peu impertinent… Dans un numéro, on trouve d’ailleurs une BD où figure Pascal Dumy. Je me suis engagé à ne jamais la montrer aux élèves.

    À l’époque, la promo juste avant moi inaugurait Erasmus. Moi, je visais les États-Unis. Le directeur, M. Geneste, m’a donné son feu vert - je le remercie encore.

    Comme je suis un garçon chanceux, j’ai été pris à Columbia, en MS de Chemical Engineering. Non seulement j’ai été un excellent élève, mais surtout j’ai découvert deux technologies qui ont transformé ma vie professionnelle : l’internet et l’Intelligence Artificielle (on est en 1990).

     

    Q : Et après Columbia vous changez tout ?

    R : Oui, adieu la chimie, bonjour le digital. Je rentre à Paris faire un rapide Mastére à l’ESCP en “Management des systèmes d’information”, puis j’atterris chez KPMG, en conseil. Bon salaire, mais ennui mortel.

     

    Chance à nouveau, en 1995, je tombe sur une invention dingue : le Web naissant. Je repense à ce proverbe chinois : "Mieux vaut être la tête d’une poule que la queue d’une vache". Je donne donc ma démission et fonde [BaBeL@STaL], une entreprise de création de sites internet.

    Me voici donc seul, dans mon studio, avec un Mac, le web que personne ne connaît… et zéro client.

    Chance toujours, 5 ans après, en 2000, [BaBeL@STaL]  emploie 200 personnes à Paris et à Londres et nous préparons notre IPO (introduction en bourse) avec Bank of America !

     

    Q : BaBeL rentre donc en bourse ?

    R : Et non, pas de chance cette fois ! Le 11 septembre 2001 met brutalement un coup d’arrêt à tout : marchés figés, budgets gelés. Adieu IPO, bonjour plan social : je dois me séparer de 100 personnes. Pas glop !!

    Et comme “les emmerdes volent en escadrilles”, j’en profite pour divorcer.

     

    Q : Et ensuite ?

    R : Je sors de BaBeL en 2003 puis lance Zendly, qui fait du cloud avant que ça s’appelle comme ça. On proposait une box - la Zenbox - un équivalent des box proposées par les fournisseurs d’accès internet aux particuliers mais adaptée aux besoins des petites entreprises. L’idée était bonne, ça tournait bien, mais rien de dingue.

    En 2008, j’en ai carrément marre de l’aspect managérial de mon job et je crée Un-plugg : une activité de conseil solo en “management de l’innovation”. Priorité à la qualité de vie et aux enfants (j’en ai 3), je ne suis responsable que de moi même et c’est assez plaisant. J’ai des clients comme L’Oréal, Sanofi, Chanel, etc. Je donne aussi des conférences et enseigne sur l’innovation et l’IA générative. Cool !

     

    Q : Où enseignez vous ?

    R : A Sciences-po, à l’IFCS (AP-HP), et à Montpellier Business School (quel hasard !). Retour aux sources en quelque sorte, version prof cette fois.

     

    Q : Et aujourd’hui ?

    R : Depuis quelques années, mon boulot me semblait manquer de sens. Alors en 2024, avec un associé, on a créé une start-up “stealth”, [ChooZ].

    L’idée : permettre à des consommateurs occidentaux responsables de soutenir personnellement des projets portés par des agriculteurs africains. Par leur consommation, ils deviennent co-acteurs de changements locaux vertueux. C’est un produit sublime qui a un impact très concret…

    Et si vous êtes dans la cosmétique, contactez-moi (philippe@chooz.to). Vraiment. J’ai des idées pour vous.

     

    Q : Avez-vous gardé des amis de l’ENSCM ?

    R : Oui, un, Frédéric Bonville. Il vit depuis bien longtemps à San Francisco mais nous sommes toujours restés très proches (40 ans d’amitié). J’ai même eu la chance de passer 10 jours chez lui l’été dernier avec mes enfants…

     

    Q : Pourquoi cette interview pour les anciens de l’école ?

    R : Pour témoigner de l’intérêt des "chemins de traverse". La plupart prennent l’autoroute (et c’est éminemment respectable), d’autres préfèrent les départementales, voire les chemins de terre. Ce sont eux que j’ai envie d’encourager.

    La liberté est merveilleuse, mais elle a un prix.

    Pour moi, le choix a toujours été évident.