BIENVENUE SUR LE SITE DE L’AAE ENSCM
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
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Publié par Brigitte RUFFIN le 17 nov. 2024 à 06h30
J’ai rejoint l’ENSCM en 1989 après le BAC et les classes préparatoires.
J’étais intéressée par la chimie, essentiellement organique et j‘avais en tête un jour de faire de la cosmétique. Je voulais être ingénieur et travailler chez L’Oréal.
En 3e année d’école, j’ai eu la possibilité de partir en ERASMUS à Heidelberg en Allemagne. L’envie d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte. A cette époque, c’était le début de la chimie supramoléculaire, Jean-Marie Lehn venait de recevoir son prix Nobel de Chimie en 1987. A Heidelberg, j’ai réussi à faire un stage d’observation dans le Max Planck Institut, dans un laboratoire de recherche de cette discipline. Et là, j’ai entendu parler de Jean-Marie Lehn et de Jean-Pierre Sauvage, tous deux chercheurs en chimie supramoléculaire au CNRS à Strasbourg.
Un matin, je suis donc partie leur rendre visite à Strasbourg et j’ai eu un coup de cœur pour Jean-Pierre Sauvage, sa gentillesse, son intelligence et un super sujet de recherche, les « caténates de cuivre » molécule capable de chélater un atome de cuivre et de stocker une information électrique. Moi qui ne voulais absolument pas faire de thèse, je me suis retrouvée à la rentrée suivante à Strasbourg pour un DEA, puis une thèse en chimie supramoléculaire. D’ailleurs en 2016, JP Sauvage a reçu le Prix Nobel pour ce sujet.
En fin de thèse, j’étais très attirée par le Japon. Je suis donc partie en stage post doctoral à Kyoto, pour une année, dans le laboratoire du professeur Ogoshi. Une année formidable même si le choc culturel n’était pas toujours facile, surtout en tant que femme.
Ce CV assez pointu a attiré l’attention d’un patron de recherche à L’Oréal. Il cherchait des profils scientifiques sur des domaines récents et la chimie supramoléculaire en faisait partie. C’est ainsi qu’en 1998 je suis entrée à L’Oréal.
17 années sont passées, avec une fascination grandissante pour le capillaire et la volonté d’aller toujours vers le plus concret, les produits. J’ai ainsi travaillé en développement sur des sujets de mise en forme (lissage et permanente) et cela a dirigé mon grand changement de carrière.
En 2008, je travaillais avec le Brésil et les US sur les produis pour cheveux frisés, et ma fille métisse est née. J’ai réalisé qu’en France, il n’y avait aucune formation de coiffure sur les cheveux frisés, et très peu de bons produits. Après avoir beaucoup étudié le sujet et le marché, je me suis lancée en 2015 avec l’ouverture d’un premier salon, Studio Ana’e, ouvert à tous les types de cheveux et associé à un centre de formation. J’ai passé mon BTS coiffure et mon diplôme de formatrice.
J’ai travaillé avec le Ministère de l’Education Nationale et la Fédération de la coiffure pour faire avancer l’idée d’un diplôme de coiffure des cheveux frisés, diplôme qui a vu le jour en 2022. J’ai également été associée aux discussions autour de la loi contre la discrimination capillaire portée par le député Olivier Serva.
Aujourd’hui, je dirige quatre salons Studio Ana’e (trois à Paris et un à Lyon), 23 collaborateurs et nous allons poursuivre notre développement.
A l’ENSCM j’ai appris la Chimie bien sûr et elle me sert toujours aujourd’hui. J’ai aussi appris l’amitié et les contacts, une ouverture au monde via ERASMUS qui a conditionné tout le reste de ma carrière. Je vous souhaite à tous de suivre votre chemin, dans la chimie ou pas, et de vous accomplir pleinement.
Aude Livoreil-Djampou (Promo 1992)
https://www.instagram.com/studioanae/